Rencontre avec l’auteur Emmanuel RUBEN

Pour son récit poétique Terminus Schengen, éd. Le Réalgar, 2018

En partenariat avec la Médiathèque de Tarentaize

Jeudi 22 novembre – 19h30

 

Emmanuel Ruben pourrait être classé dans la catégorie des écrivains voyageurs. Il préfère se définir lui-même, comme "géographe défroqué". Son œuvre souvent sortie de ses voyages, évoque les frontières réelles ou imaginaires qui divisent individus et sociétés. Il a débuté en littérature au  moment où chacun d'entre nous constate le repli sur soi mortifère, des hommes et des sociétés.

Terminus Schengen paru aux éditions Le Réalgar est un poème vibrant, dédié à une Europe qui doit lutter pour garder son âme et faire taire  ses vieux démons, écrit de Novi Sad (Serbie) à Leipzig (Allemagne) : La Mitteleuropa n’est pas l’Europe du milieu/c’est une Europe encore coupée en deux/vingt-sept ans après la chute/DU/MUR/qu’on croyait unique et qui n’en finit pas d’enfanter/ces fils de fer barbelés/ces fossés moyenâgeux/derrière les miradors plantés dans les champs comme des échassiers.

C’est bien parce que le poème s’avère seul capable d’intégrer l’expression la plus subjective à l’exigence d’une pensée qui, jamais, ne se contentera « d’interpréter le monde », qu’Emmanuel Ruben n’a pas récusé la voix dont, toujours, essayiste, romancier, il écoute l’accent, disant ainsi très haut l’abjection d’une Europe en proie à des démons surgis des culs-de-basse-fosse de sa longue histoire.

Terminus Schengen… Une telle errance, une aussi tragique pérégrination au bout de la honte comme de la détresse ne rend dès lors pas exclusivement compte du destin des « migrants » mais, haletante, escortée de cris, de murmures, contraint quiconque veut en parler à la dignité du chant. Le reste est affaire d’urgence. De crimes et de cynisme. De trains, de camions ou de piétinements. De mains lavées dans un seau où brillent les étranges reflets des étoiles que l’on cousait il n’y a pas si longtemps aux vêtements des voyageurs. Lionel Bourg

Ruben publie depuis 2010. On lui doit notamment, Kaddish pour un orphelin célèbre et un matelot inconnu (éditions du Sonneur, 2013), Icecolor(Le Réalgar, 2014), et La Ligne des glaces (Rivages, 2014). Dans les ruines de la carte(Le Vampire Actif), 2015). Il a publié en 2018 Terminus Schengen (Le Réalgar) et Le cœur de l'Europe (La Contre-allée).

Il dirige depuis 2017, La maison Julien Gracq de Saint-Florent le vieil.

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