Un événement présenté par Le cinéma Méliès Saint François, le Théâtre Le Verso, le Collectif X, la Quincaillerie Moderne.
Pass soirée 10€
Pass solidaire (étudiant / RSA) 5€
Vendredi 29 novembre
>>> 19h : Théâtre Le Verso
• 19h Projection de « J’veux du soleil »
• 20h20 - 21h : Soupe + cortège au Méliès St-Francois
>>> 21h : Méliès St-Francois
Spectacle « Cinq mains coupées »
Samedi 30 novembre
>>> 19h : Théâtre Le Verso
• 19h Présentation des ateliers d’écriture « L’injustice »
• 20h - 20h30 : Soupe + cortège au Méliès St-Francois
>>> 20h30 : Méliès St-Francois
• Spectacle « Cinq mains coupées »
LES ATELIERS
dimanche 24 novembre 14h - 17h
mardi 26 novembre 18h - 20h
jeudi 28 novembre 18h - 20h04 77 47 01 31
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LES ATELIERS
Ateliers menés par la Collectif X
mardi 8 octobre 18h - 20h
mardi 15 octobre 18h - 20h
mardi 19 novembre 18h - 20h
samedi 23 novembre 14h - 18h04 77 47 01 31
J'VEUX DU SOLEIL
>> De Gilles Perret et François Ruffin
Vendredi 29 novembre à 19h
• Documentaire / Durée : 1h16
•Distributeur : Jour2fête
2019, Avec leur humour et leur caméra, Gilles Perret et François Ruffin traversent le pays. Les deux compères nous offrent des tranches d’humanité, saisissent cet instant magique où des femmes et des hommes, d’habitude résignés, se dressent et se redressent, avec fierté, avec beauté, pour réclamer leur part de bonheur.
CINQ MAINS COUPEES
>> De Sophie Divry | COLLECTIF X & LA QUINCAILLERIE MODERNE
Vendredi 29 novembre à 21h
Samedi 30 novembre à 20h30
• D’après Cinq mains coupées de Sophie Divry aux éditions Seuil
• Théâtre engagé - dès 14 ans
• Durée : 1h30
Plaidoyer choral contre la violence de l’État.
Dans ce texte, pas une phrase n’est de Sophie Divry. Toutes sont issues d’entretiens réalisés entre septembre 2019 et février 2020 avec les cinq manifestants mutilés de la main lors du mouvement des Gilets jaunes. Ils étaient tous droitiers, ils ont tous perdu la main droite. Il travaillait à l’usine, il amarrait des bateaux, ils étaient plombier, étudiant ou apprenti chaudronnier.
Un samedi de manifestation, leur main a été arrachée par une grenade bourrée de TNT, et leur vie n’a plus jamais été la même...
Avertissement Le texte décrit précisément, des actes chirurgicaux, des mutilations et des scènes de violences policières.
Mise en scène Benjamin Villemagne & le collectif X | Jeu Katell Daunis, Kathleen Dol, François Gorissen, Lucile Paysant, Adrien Ciambarella(distribution en cours) + Un choeur de participant·es | Scénographie, lumière et vidéo Charles Boinot | Son Poaskay
AVANT PROPOS
« Je m’appelle Gabriel, j’ai 22 ans.
Je m’appelle Sébastien, j’ai 30 ans.
Je m’appelle Antoine, j’ai 27 ans.
Je m’appelle Frédéric, j’ai 36 ans.
Je m’appelle Ayhan, j’ai 53 ans.
C’était le samedi 24 novembre.
C’était le 1er décembre.
C’était le 8 décembre.
C’était à Tours.
C’était place Pey-Berland.
C’était place Jean-Jaurès.
C’était sur le boulevard Roosevelt dans XVIème arrondissement. »
« Je me rappelle de tout. Je courais en tenant ma main. C’est un gilet jaune qui m’attrape par les épaules et qui me dit : « Assois-toi, t’as la main arrachée, tu vas pas aller loin ». C’est ma mère qui m’a assis contre une vitrine, en plein milieu d’une rue. Tout de suite, un gilet jaune me prend et m’allonge sur le trottoir. Deux ou trois personnes se sont groupées autour de moi. Ils m’ont enveloppé le moignon avec le drapeau français que j’avais dans l’autre main. Mon frère m’a maintenu la main et puis on a couru, il m’a dit après qu’il sentait mes doigts qui lui coulaient entre ses doigts, dans le mauvais sens. Cinq ou six personnes m’ont soutenu et m’ont déposé dans une petite rue derrière. J’ai tout vu. Je n’ai pas perdu conscience. Je me suis mis au sol, je suis peut-être tombé. Les gens ont fait comme une carapace contre les lacrymos, une haie pour me protéger. Parce que les gaz ont continué, les grenades, les Flash-Ball, les lacrymogènes, c’était non-stop. »
Dans ce texte, pas une phrase n’est de Sophie Divry. Toutes sont issues d’entretiens réalisés entre septembre 2019 et février 2020 avec les cinq manifestants mutilés de la main lors du mouvement des Gilets jaunes. Ils étaient tous droitiers, ils ont tous perdu la main droite. Il travaillait à l’usine, il amarrait des bateaux, ils étaient plombier, étudiant ou apprenti chaudronnier. Un samedi de manifestation, leur main a été arrachée par une grenade bourrée de TNT, et leur vie n’a plus jamais été la même. Chacun a raconté son histoire à l’autrice, qui en a fait un choeur. Parce que c’est une seule et même histoire, celle de manifestants démembrés alors qu’ils formaient un même corps. Par hasard, nous, deux compagnies stéphanoises, La Quincaillerie Moderne et le Collectif X, avons eu l’envie de porter ce même texte à la scène, au même moment, et sans se concerter ! Nous avons donc décidé de nous associer pour porter ce projet à deux équipes qui n’en formeront plus qu’une.
Le mouvement des Gilets jaunes, on l'a suivi de très loin au départ, parce qu’on pensait que c’était un mouvement populaire d’extrême-droite, on pensait que c’était « les fachos », « les réacs », « les beaufs » de la campagne qui débarquaient en ville avec leurs drapeaux français pour réclamer plus de pouvoir d'achat en chantant la Marseillaise. Nous avons été très méprisant.e.s. Et puis le mouvement a pris de l'ampleur, les rond-points étaient occupés. Chaque week-end dans les grandes villes, il y avait des manifs où les gens étaient de plus en plus nombreux. Les gens se réunissaient en ville, à la campagne, partout sur notre territoire. Aucun, aucune d'entre nous ne faisait partie du mouvement, on se sentait au-dessus, pas concerné.es. Alors que pourtant on était pas les dernier.ère.s à s'indigner de la violence d'État, du classisme, de la non redistribution, du saccage du service public, des violences policières, de la fraude fiscale généralisée et de l'augmentation des inégalités dans notre pays.
En fait, la réalité c'est qu'on était pas assez dans la merde pour sortir dans la rue et qu'on était pas vraiment solidaires des gens qui eux sont dans la merde.
Et puis il y a eu la réponse de notre gouvernement. Les images. Les sons.
La violence, la vraie, bien sourde, bien lourde, implacable.
C’était insoutenable de voir comment le gouvernement traitait son peuple.
Pour nous aujourd’hui, monter Cinq mains coupées au théâtre, c'est raconter l'histoire de ces cinq personnes mutilées et traumatisées à vie. C'est raconter le courage, la force mais aussi le désespoir d'une population qui ne peut plus vivre décemment, qui se sent rabaissée, humiliée quotidiennement, et que nous, artistes de gauche, blanc.hes, de classe moyenne, n’avons pas su entendre et soutenir quand il était temps. C'est une manière de leur dire « pardon » et de nous dire à nous-même, et à celles et ceux qui nous ressemblent, qu'on ne les oublie pas. Une sorte de devoir de mémoire, même si c'est encore très frais. Cinq mains coupées est une archive militante qui nous a réveillé.e.s et nous a rassemblé.e.s dans notre révolte et notre envie d’agir.
Depuis 2022, nous avons multiplié les résidences et étapes de travail, publiques et participatives, et la création officielle du spectacle aura lieu cet automne 2024, à Saint-Étienne et à Lyon. Dès le mois de septembre, il y aura des ateliers dans les deux villes pour créer un choeur citoyen qui prendra en charge ce texte avec nous, car il nous a toujours semblé essentiel de rendre cela possible : utiliser le théâtre comme un outil, parmi d’autres, pour dire collectivement sa colère et son indignation. À Saint-Étienne, le spectacle sera accueilli et soutenu par deux lieux de culture voisins : le théâtre du Verso et le cinema le Méliès Saint-François. Nous sommes très heureux.ses de ce partenariat. Ainsi quatre structures différentes portent ce projet, et pour un spectacle qui vise à dénoncer les violences d’État mais aussi redire la force et la puissance du collectif, c’est un signe fort !